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Un accident envoie John en prison et transforme la vie de Freddy en un véritable enfer où il n'a plus qu'une seule raison de vivre : se venger...
Il faut toute une vie à certains pour franchir le pas. D'autres ne supportent pas d'attendre un jour de plus. Il s'est écoulé six ans depuis le jour où les destins de Freddy Gale et John Booth se sont violemment croisés. Un accident envoie John en prison et transforme la vie de Freddy en un véritable enfer où il n'a plus qu'une seule raison de vivre : se venger...
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" Acteur surdoué, Penn s'était revélé au public dans un magnifique film de James Foley, Comme un chien
" Acteur surdoué, Penn s'était revélé au public dans un magnifique film de James Foley, Comme un chien enragé, où il interprétait un fils à la recherche de son père gangster qu'il finissait par retrouver, avant de l'admirer, de l'aimer et de le dénoncer aux autorités de peur de se faire descendre par lui. Avec le recul, Comme un chien enragé apparaît autant comme un film de Penn que de James Foley, l'une des facettes de Crossing guard et le premier volet d'une œuvre où, avant de s'intéresser à la douleur d'un couple de parents devant le décès d'un de ses enfants, Penn s'interrogeait sur la difficulté d'être un fils. Une interrogation qui allait se retrouver au cœur de son premier film en tant que metteur en scène, The Indian runner, et de ses deux frères interprétés par David Morse et Viggo Mortensen, dont la relation au père semblait aussi douloureuse que problématique. L'un et l'autre fuyant, au sens propre comme au figuré, un père émouvant, énigmatique et envahissant. Dans la première scène du film, on voyait David Morse, flic de son état, abattre un criminel en état de légitime défense puis vomir dans les chiottes alors que le père de la victime interprété par l'écrivain Harry Crews, dont on semble retrouver la patte dans certains des dialogues de Crossing guard hurlait sa douleur dans tout le commissariat. Cette douleur, décrite là de manière brève, avancée comme une piste que le metteur en scène lâchait prématurément, devient le centre de Crossing guard.
Ce n'est pas le moindre des mérites de Penn que d'échapper à la nature mélodramatique de son sujet pour s'avancer sur un terrain tellement plus original où les larmes des deux principaux protagonistes semblent venir du plus profond de leurs entrailles : dans cette vision récurrente d'une scène qui hante les nuits de Nicholson, où il aperçoit ce fameux "crossing guard" (l'agent préposé aux passages pour piétons) et se montre incapable de sauver sa fille ; et dans le souvenir de cette nuit terrible où David Morse n'en finit plus de ressasser son excès d'alcool. Morse et Nicholson sont tous les deux poursuivis par une image qu'ils n'arrivent pas à expulser.
Alors que tout le dispositif mis en place par Penn consiste à modifier le regard porté par le spectateur sur les personnages au point de rendre la distinction bourreau/victime obsolète Morse est une espèce de Frankenstein à gueule de chien battu, dont le visage apparaît de plus en plus lumineux, et Nicholson une barrique de graisse dont on n'arrive plus à compter les kilos , on comprend mieux ce qui réunit les deux protagonistes : la recherche d'une image, cette pierre tombale de couleur rose qu'ils découvrent ensemble tel un trésor qui va donner une forme à leur souvenir et structurer leur deuil."
" Crossing Guard démarre comme un film d'hier. Un film d'avant le doute. Freddy (Jack Nicholson) a pourtant vécu
" Crossing Guard démarre comme un film d'hier. Un film d'avant le doute. Freddy (Jack Nicholson) a pourtant vécu la chute de l'ange : sa petite fille écrasée par un chauffard alcoolique. Mais il vit dans la certitude : son paradis perdu, sa vie de famille anéantie, le coupable doit les payer de sa vie. Il faut éradiquer le Mal (...)
La perte de l'innocence, c'était déjà ce qui hantait The Indian Runner, premier film de Sean Penn. Et ce n'était évidemment pas un hasard si l'action s'y déroulait en 1968 : Frank y revenait du Vietnam, les nerfs à vif, victime définitivement révoltée. Dans Crossing Guard, une même rage destructrice habite Freddy.
Ce qu'il ne sait pas encore, c'est que son statut de victime en fait, tout comme Frank, un coupable en puissance... Face à Frank (The Indian Runner) et à Freddy (Crossing Guard), un même personnage ou presque, interprété par le même acteur, l'excellent David Morse. Dans les deux cas, une brave graine d'Américain, bon garçon rongé par la culpabilité. Cette fois, John, qui a simplement « fauté », trouve refuge chez ses parents à sa sortie de prison et leur confesse « la culpabilité et le remords » qui l'habiteront toujours, tandis que Freddy rumi-ne sa vengeance. C'est ainsi chez Sean Penn : le coupable fait l'ange, et la victime fait la bête. Au passage, le manichéisme, vieux pilier de la mythologie américaine, en prend donc un coup. De l'innocence à la culpabilité, il n'y a pas plus loin que du rêve au cauchemar.
Une nuit, la nuit qui précède sa vengeance, Freddy, en pleurs, confesse ce cauchemar à sa femme : il a écrasé sa fille en voulant tuer son meurtrier. Et le cauchemar devient, en partie, réalité : alors qu'il se lance à la poursuite de John, Freddy est arrêté en état d'ivresse... C'est cela, Crossing Guard : l'histoire d'un transfert de culpabilité.
Un transfert que Sean Penn exprime physiquement, en jouant d'un montage alterné : Freddy « l'innocent » hante les boîtes et les bars, et fait le malheur des femmes qu'il croise, tandis que John trouve dans sa culpabilité une raison d'être, un état d'esprit « romantique », au point de lasser, lui aussi : « Elle me fait un peu trop concurrence, ta culpabilité », finit par lui dire Helen, la fille qui voudrait l'aimer.
Car ces histoires d'innocence et de culpabilité, ce sont des histoires d'hommes où, comme dans la Bible ou le Far West, les femmes n'ont pas leur place. Dans ce bras de fer qui oppose John et Freddy, elles parviennent pourtant à s'immiscer lors de rares scènes très justement dénuées de pathos, mais pleines d'émotion vraie : c'est Helen qui danse avec John, un instant libéré de son fardeau, et c'est Mary (Anjelica Huston, une fois de plus magnifique) qui rappelle à Freddy leur bonheur passé, détruit par l'obsession de sa vengeance.
Sean Penn diffère ainsi l'affrontement attendu, sur le fil d'une virilité tragique et grotesque à la fois. Comme s'il ferraillait avec ses propres sentiments : ce n'est pas parce qu'on ne croit plus au Bien et au Mal, à l'époque « où tout était simple », qu'on n'en a pas la nostalgie. Autour de ses « grands fauves blessés », Crossing Guard déploie une esthétique « malade », faite de situations emphatiques et de ralentis cérémonieux. Les ralentis, parlons-en... Tout d'abord pour constater que, si Sean Penn parvient à les maîtriser, c'est qu'il construit son film selon des règles musicales. C'est peut-être même son unique source d'inspiration, depuis qu'il avait eu l'idée de The Indian Runner en écoutant Highway Patrolman, la chanson de Bruce Springsteen. Dans le rythme des plans, les ralentis marquent un temps de flottement, une note vertigineuse. Mieux : ils entretiennent la part du rêve, celle qui ne veut pas mourir.
The Indian Runner s'inspirait d'une légende initiatique : le jeune Indien devait poursuivre un daim jusqu'à ce que l'animal s'écroule, mort d'épuisement, et lui voler son dernier souffle. Crossing Guard s'achève également on n'en dira pas plus par une course à pied. Mais, à un moment donné, un ralenti trouble notre perception et nimbe l'ahurissant final d'un voile d'irréalité, tandis que scintillent les lumières de la ville. Et si tout cela était un rêve ? C'est bête à pleurer comme du Frank Capra et aussi gonflé que du Douglas Sirk. C'est du Sean Penn : décidément, un garçon à suivre."
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